En 2022, nous partons 6 mois sur les rails. Sur cette période, nous choisissons de passer deux mois en Turquie. La situation géopolitique et sanitaire conditionne nos choix d'itinéraire mais c'est avant tout un coup de coeur partagé sur ce pays qui nous a donné l'envie de prendre le temps de l'explorer davantage. Quelques années plus tard, un récap de nos coups de coeur et des infos pratiques sur cette destination !
Attention : les informations sont issues de notre expérience en 2022 : des mises à jour sont peut-être nécessaires (si vous voyez des informations inexactes n'hésitez pas à nous en faire part !)
Si vous souhaitez avoir plus de renseignements sur notre voyage, y compris sur la partie turque, vous pouvez vous rendre sur notre article récap (lien ci-dessous)
Se déplacer sans voiture (ni avion) en Turquie : infos pratiques
Le tracé des lignes de train en Turquie
Quel tarif pour le train en Turquie ?
Rejoindre des coins plus reculés en dolmuş
Selçuk, sur les traces de l'antique Ephèse
Hiérapolis, ancienne ville thermale
Fethiye, tombes lyciennes et village abandonné
Ani, là où l'Arménie et la Turquie se croisent
La Cappadoce, une autre planète
Le Dogu Express : admirer les paysages depuis la fenêtre du train
Pour accéder à la Turquie depuis la France en train, il existe plusieurs possibilités, que nous ne détaillerons pas ici puisqu'elles font l'objet d'un autre article que vous pouvez découvrir ci-dessous :
La Turquie est un grand pays (1,5 fois la superficie de la France). Le réseau de train permet de rejoindre principalement les grandes villes, des jonctions sont souvent nécessaires en bus ou en minibus pour rejoindre les sites touristiques.
Les lignes de train turques déservent le pays sur un axe est-ouest (d'Istanbul à Kars avec le Dogu Express, cf ci-dessous et du Nord au Sud. Cependant, le maillage n'est pas très dense et de nombreuses régions sont peu déservies par les transports en commun, ce qui limite les possibilités si vous voulez faire l'ensemble de votre voyage sur les rails.
Source : Interrail (https://www.interrail.eu/fr/plan-your-trip/interrail-railway-map)
Le réseau ferroviaire de la Turquie est exploité par la TCDD.
Différents types de trains sont présents sur le réseau :
Les trains à grande vitesse : ils ne sont présents que dans l'ouest du pays, entre les villes principales à savoir principalement Istanbul / Ankara / Konya.
Ils peuvent être réservés facilement en ligne via l'appli TCDD ou directement en gare.
Les trains de nuit sont nombreux et permettent déservent différents coins du pays :
- Le Ankara Ekspressi relie Istanbul à Ankara (via Eskisehir)
- Le Vangolu part vers l'est du pays (Tatvan / lac de Van)
- Le Guney Kurtalan (Ankara-Kurtalan)
- Mavi Tren (Ankara-Izmir / Konya-Izmir)
Le Dogu Ekspresi traverse le pays d'ouest en est (Ankara-Kars) mais est souvent très fréquenté : mieux vaut anticiper si vous voulez avoir des couchettes...
A noter : Il n'est pas possible de voyager avec des personnes du sexe opposé dans un même compartiment. La seule solution consiste à réserver un compartiment complet et bonne nouvelle : il y a des compartiments deux places plutôt confort et pour un prix tout à fait abordable. Clairement une de nos meilleures expériences en train de nuit en Europe !
Les trains régionaux
L'équivalent de nos TER français, trains régionaux et à placement libre qui circulent sur les axes secondaires
Les tarifs ont dû évoluer depuis 2022, mais en moyenne les trains en Turquie ne sont pas très onéreux, en particulier pour les trains régionaux.
Et Interrail ?
Pour une fois, nous ne ferons pas la promotion du pass Interrail pour ce pays ;) C'est d'ailleurs l'un des rares pays européens où nous avons fait le choix de ne pas prendre de pass. Les trains sont tellement peu chers que c'est difficilement rentable de réserver avec IR et le système de réservation en ligne avec la TCDD est suffisamment fluide pour que l'on renonce à l'interface de Rail Planner que l'on apprécie par ailleurs.
En dehors des lignes de train, des nombreuses lignes de bus sillonnent le pays, bien pratiques notamment pour explorer les nombreuses zones non déservies par le train. Les opérateurs sont variés et on a eu la chance, pour notre part, de voyager dans des bus bien confort (ce qui permet même de regarder des films si le paysage est trop monotone ;)
Pour trouver les trajets, on est souvent passé par Comparabus qui reste un de nos incontournables pour rechercher les alternatives au train en Europe.
Les dolmuş c'est une expérience à part entière.
C'est "un minibus parcourant un trajet fixe mais ne disposant pas d'horaires ou de station définis" (merci Wikipédia pour cette définition, on aurait pas fait mieux.) On rajoutera à la définition que l'on y voyage dans des conditions aléatoires (parfois assis, parfois debout, avec une ceinture ou non)
C'est un moyen de transport super pratique et incontournable pour explorer certains coins du pays mais c'est difficile de trouver en ligne des infos sur la localisation des arrêts et les horaires. Le plus simple reste donc de se renseigner directement sur place, ce qui se fait le plus souvent sans problème : on a eu plein de supers expériences pendant notre voyage avec des turcs sympa pour nous aider à arriver à bon port.
La Turquie c'est une multitude d'expériences dans les frontières d'un seul pays. Même avec deux mois pour l'explorer nous avons eu l'impression de manquer de temps pour découvrir tout ce que nous aurions voulu...
Les endroits dont nous vous parlons ci-dessous sont ceux où nous nous sommes rendu personnellement mais il y en a plein d'autres où nous aurions aimé nous rendre et auxquels nous avons dû renoncer faute de temps (mais ce n'est que partie remise ;)
Comment s'y rendre ?
Istanbul - Izmir en train rapide (soumis à résa) ou train de nuit
Izmir - Selçuk en train régional
Selçuk - Ephèse à pied (mais c'est long) ou en dolmuş
Selçuk est une ville où l'on trouve des vestiges dès la sortie de la gare mais également des bouts d'une colonne du temple d'Artémis (une des 7 merveilles du monde antique) et surtout les ruines d'Ephèse et les restes de la basilique St Jean.
Bref, d'un point de vue historique c'est une ville qui vaut le détour !
Deux points de vigilance :
1/ Ephèse est tès touristique, mieux vaut y aller en hors saison et venir dès l'ouverture du site
2/ Il y a les ruines d'origine et celles qui ont été reconstituées : ne vous attendez donc pas à cotoyer uniquement des pierres millénaires.
Comment s'y rendre ?
Izmir - Denizli en train
Denilzli - Pammukale en dolmuş
Hiérapolis se situe juste à côté d'un site touristique majeur (Pammukale, cf ci-dessous) et est, à ce titre, moins fréquenté que Ephèse.
Ici aussi, les vestiges sont nombreux et plus ou moins d'origine et la ville s'étend sur une superficie importante entre vestiges de thermes, tombes ou restes d'églises.
Comment s'y rendre ?
Izmir - Denizli en train (même ligne que Selçuk cf plus haut)
Denizli - Fethiye en bus
Fethiye se situe sur la côte, juste au-dessus de l'île de Rhodes (accessible facilement et rapidement en ferry)
Depuis Fethiye, accès facile en marchant aux tombes lyciennes, des tombes creusées à même la roche qui remontent au IIIe siècle avant JC.
Dans le même secteur, se trouve le village de Kayakoÿ, anciennement Levissi. Un village d'une grosse centaine de maisons et de 0 habitants. Lors de la victoire de l'empire ottoman en 1922, la population locale (grecque) a été déplacée. Il ne reste du village que des ruines, envahies progressivement par la végétation..
Le lieu ne nous a pas laissé indifférents et est sur le trajet de la voie lycienne un sentier de trek qui s'étend d'Antalya à Fethiye et qui a l'air assez incroyable.
Comment s'y rendre ?
Istanbul - Kars en train (Dogu Express)
Kars - Ani en bus
Ani, c'est un des lieux les plus marquants que l'on a visité en Turquie.
Imaginez : cette ville était une ville prospère, capitale de l'Arménie aux alentours de l'an mille.
Depuis, la ville a été le théâtre de plusieurs invasions et tremblements de terre et il n'en reste plus que des monuments fantômes.
Cette ville est située sur la frontière avec l'Arménie et, malheureusement, sa conservation ne semble pas être une priorité pour l'état turc.
Les vestiges de l'ancienne ville arménienne au milieu des steppes désertes de cette partie du pays sont visitables librement, en quelques heures avant de remonter dans le minibus à destination de Kars.
Voyager en Turquie est, à ce jour, l'expérience la plus dépaysante que nous avons eu l'occasion de vivre.
En dehors des aspects historiques / culturels qui nous ont fait perdre nos repères occidentaux, la nature constitue une belle source de dépaysement. Le tout, accessible en transports en commun !
Comment s'y rendre ?
Accès possible à Gôreme par exemple depuis les gares de Konya ou de Kayseri en bus
A-t-on vraiment encore besoin de présenter la Cappadoce ?
Rien que le nom peut suffir à déclencher des images de paysages géologiques époustouflants, de montgolfières et d'églises millénaires creusées dans la roche...
Pour nous, c'était 10 jours dans cette région, à regarder les montgolfières décoller au soleil levant, à randonner dans les différentes vallées, à visiter des villes souterraines et à partir à la recherche des petites églises cachées dans les falaises.
Point de vigilance à avoir pour finir : la Cappadoce c'est aussi des quads qui roulent sur les sentiers de rando, des instagrammeuse en robe longue qui prennent la pose et beaucoup de monde à certains endroits... mais pas sur les sentiers de rando qui sont, à notre avis le meilleur moyen de découvrir le coin !
On vous laisse ci-dessous le lien d'un blog qui nous a bien aidé pour l'organisation de cette partie :
Comment s'y rendre ?
Izmir - Denizli en train
Denizli - Pammukale en dolmuş
Pammukale signifie "le château de coton" : il s'agit de formations géologiques assez incroyables, provoquées par des dépôts de calcaire.
En bref, du blanc partout sur les collines avec, en temps normal, des bassins remplis d'eau bleue (vidés sur la fois où on y était). C'est beau, mais c'est aussi très touristique : attendez-vous à y croiser du monde si vous y allez en pleine saison et en milieu de journée...
Juste à côté se trouve Hiérapolis (cf ci-dessus)
Le Dogu Express c'est LE train à ne pas manquer en Turquie : il traverse le pays d'Est en Ouest (et inversement) d'Ankara à Kars.
En dehors de l'accès aux villes qui permet des escales pour couper un peu le trajet (sauf si vous voulez passer 36 heures consécutives dans le train, sans compter les éventuels retards, ce qui peut constituer une expérience intéressante) les paysages sont visibles directement depuis les vitres du train.
Le train passe à plusieurs endroits, en particulier sur la partie Est du tracé, en plein milieu de nulle part avec notamment des paysages montagneux arides qui contribuent au dépaysement.
Ci-contre un train de fret depuis vu depuis une de nos escales à Divrigi, le Dogu Express est plus confort ;)
La Turquie s'est aussi des villes immenses où il est possible de s'immerger dans la culture locale. Boire un thé en terrasse (une institution dans le pays ! ) se laisser porter par l'ambiance feutrée des mosquées, déambuler dans les rues agitées des bazar, aller manger dans un petit restaurant ou se mélanger aux turcs pour apprendre les règles du "okey" jeu populaire dans le pays sans oublier la visite des monuments qui offre aussi un aperçu de l'histoire contemporaire de la Turquie.
Ci-dessous une sélection de quelques villes où nous avons été, toutes accessibles en train.
Impossible de résumer Istanbul en un petit paragraphe : il faudrait un article complet sur le sujet (à venir ?)
C'est une ville immense qui mérite plusieurs jours de visite pour pouvoir s'y plonger : la vieille ville, les mosquées, Sainte-Sophie, le palais de Topkapi, les allées du bazar, les vieilles murailles, le cliquetis des cuillères dans les tasses de thé,.. autant d'occasions de s'extraire de ce que vous connaissez pour découvrir une toute autre culture !
Facilement accessible en train depuis Istanbul, Izmir vaut qu'on s'y arrête pour une étape pour, par exemple :
- aller se balader en bord de mer
- se perdre dans l'animation des rues commerçantes
- explorer les fondations d'une basilique fondée par Alexandre le Grand
- visiter le musée dédié à Atatürk, figure historique majeure du pays
Konya c'est une grande ville, qui a la réputation d'être conservatrice mais on a bien apprécié notre séjour par là-bas qui nous a permis notamment de :
- découvrir, un peu, l'hsitoire des derviches tourneurs (rien en français ni en anglais dans le musée donc notre connaissance sur le sujet reste sommaire ;)
- admirer les mosaïques sur les murs des mosquées
_ visiter une ancienne madrasa (école) recouvertes d'anciennes mosaïques
- pique-niquer sur la place Aladin
- flaner dans les rues et admirer les bâtiments..
Un petit tour dans la capitale de la Turquie vous permettra de vous plonger dans l'histoire actuelle du pays. Parmi les lieux qui nous ont marqué :
- le mausolée d'Atatürk, juste à côté de la capitale, lieu central de l'histoire turque avec une (ré)écriture de l'histoire qui nous a paru édifiante, on ne vous en dit pas plus.
- le musée de M. Koç milliardaire du coin qui a regroupé un peu tout et n'importe quoi dans un musée (dont des objets en lien avec le ferroviaire). On a pas vu le temps passer pendant notre visite !
- la mosquée Kocatepe, la plus grande d'Ankara qui est super belle et impressionnante vue de l'intérieur
- mais aussi une citadelle, des petites rues commerçantes ou encore des ruines de bains romains..
Après avoir exploré la Turquie, le voyage peut continuer !
Les deux options que nous avons choisi pour notre voyage :
Depuis Kars (sur notre trajet aller), prendre deux bus pour accéder à Batoumi en Géorgie et poursuivre jusqu'à l'est de la Géorgie
Rando-bivouac dans le coin de Mestia
Depuis Fethiye (sur notre trajet retour), prendre un ferry pour rejoindre l'île de Rhodes et poursuivre par la suite en ferry jusqu'à Athènes
Visite de Rhodes
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